Theory of the Earth, Volume 2 (of 4) by James Hutton
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de _Cime des Fours_, à cause du passage qu'elle domine. De grandes
plaques de neige couvroient en divers endroits la route que j'avois à faire pour y aller; le roc se montroit cependant assez pour que l'on pût reconnoître sa nature. «§ 778. Je traversai d'abord des couches des grès qui étoient la continuation de celles dont je viens de parler, § 776. Je trouvai ensuite des bancs d'une espèce de poudingue grossier, dont le fond étoit ce même grès rempli de cailloux arrondis. Quelques uns de ces bancs se sont décomposés, et les eaux out entraîné les parties de sable qui lioient les cailloux, en sorte que ceux-ci sont demeurés libres et entassés exactement comme au bord d'un lac ou d'une rivière. Il étoit si étrange de marcher à cette hauteur sur des cailloux roulés, que Pierre Balme en témoigna son étonnement, même avant, que j'en parlasse. On auroit été tenté de croire qu'une cascade tombant anciennement de quelque rocher plus élevé, détruit dès-lors par le temps, avoit arrondi ces cailloux, si on n'en trouvoit pas de semblables encore enclavés dans les couches régulières du grès qui compose le haut de cette montagne. «§ 779. Quoique depuis long-temps je ne doute plus que les eaux n'aient couvert et même formé ces montagnes, et qu'il y en ait même des preuves plus fortes que l'existence de ces cailloux roulés, cependant leur accumulation sur cette cime avoit quelque chose de si extraordinaire, et qui parloit aux sens un langage si persuasif, que je ne pouvois pas revenir de mon étonnement. Si en marchant sur ces cailloux, et en les observant, j'oubliois pour un moment le lieu où j'étois, je me croyois au bord de notre lac; mais, pour peu que mes yeux s'écartassent à droite ou à gauche, je voyois au-dessous de moi des profondeurs immenses; et ce contraste avoit quelque chose qui tenoit d'un rêve; je me représentois alors avec une extrême vivacité les eaux remplissant toutes ces |
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