Punch, or the London Charivari, Volume 100, February 28, 1891 by Various
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JANE faisait pire que dégringoler; elle cascadait. Elle ne se débarbouillait plus. Elle avait pris en horreur le savon. Est-ce une aversion héréditaire, datant de la première femme qui a senti la puanteur de cet abominable savon français, avant la bienfaisante invention de M. POIRES? Sans doute c'était l'atavisme en quelque forme. Elle avait son béguin. C'était le linge sale. Plus il était sale, plus elle en raffolait. Elle ne voulait plus les chemises en batiste fine du Prince de BALEINES. Elle priait les aristos du Jockey Club de donner leurs plastrons à d'autres. Les clients qu'elle préferait étaient les porte-faix, les forts de la halle, les chauffeurs du chemin de fer. C'était en allant chercher le linge de ces derniers qu'elle entrait sans le savoir dans le Dédale de cette voie ferrée qui enlace et écrase les êtres vivants comme les grandes roues des locomotives écrasent la poussière de la voie. Le Président du P.L.M. lui aussi avait son béguin héréditaire. Il courait les femmes malpropres. Plus elles ne se débarbouillaient pas, plus il les courait. C'était innocent. Il les admirait du côté esthétique. Cela tenait de la famille, puis de ce que lui aussi était de la vieille souche des EGOU-OGWASH. Il s'allumait en lorgnant la figure noircie de cette pauvre JANE, et la rencontrant dans la gare un jour il se permit un pen de _flirtàge_ sans penser à mal. Mais par une fatalité, POPPOT, affreusement paf, descendait d'une quatrième classe au moment ou le vieux baisait la main crasseuse de JANE, en lui disant son gentil bon soir: et des cet instant POPPOT voyait rouge. IV.--SURINADE. IL voyait rouge. Paris lui semblait un abattoir. Il couvait le |
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