A History of English Romanticism in the Nineteenth Century by Henry A. Beers
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moins pour ce qui est de la description, le principal initiateur de la
génération nouvelle. Sans doute et de toute part, cette résurrection du moyen âge était des long-temps préparée. Le 'Génie du Christianisme,' le 'Cours de litterature dramatique' de Schlegel, l''Allemagne' de Mme. de Staël avaient fait des moeurs chrétiennes et chevaleresques le fondement et la condition de renouvellement de l'art français. Et, en effet, dès 1802, le moyen âge était découvert, la cathédrale gothique restaurée, l'art chretien remis à la place éminente d'où il aurait fallu ne jamais le laisser choir. Mais où sont les oeuvres exécutées d'après ce modèle et ces principes? S'il est facile d'apercevoir et de déterminer la cathédrale religieuse de Chateaubriand, est il donc si aisé de distinguer sa cathédrale poétique? . . . Un courant vigoureux, que le 'Genie du Christianisme' et les 'Martyrs' ont puissamment contribué à detérminer, fait dériver les imaginations vers les choses gothiques; volontiers, l'esprit français se retourne alors vers le passé comme vers la seule source de poésie; et voici qu'un étranger vient se faire son guide et fait miroiter, devant tous les yeux éblouis, la fantasmagorie du moyen âge, donjons et créneaux, cuirasses et belles armures, haquenées et palefrois, chevaliers resplendissants et mignonnes et délicates chatelaines. . . . Sur ses traces, on se précipita avec furie dans la voie qu'il venait subitement d'élargir. Ce moyen age, jusqu'à lui si convoité et si infécond, devinait enfin une source inépuisable d'émotions et de productions artistiques. La 'cathédrale' était bien restaurée cette fois. Elle le fut même trop, et borda trop obstinement tous les sentiers littéraires. Mais de cet excès, si vite fatigant, c'est Walter Scott et non Chateaubriand, quoi qu'il en ait pu dire, qui reste le grand coupable. Il fit plus que découvrir le moyen âge; il le mit à la mode parmi les Français."--_Ibid_., pp. 195 _ff_. |
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