The Habitant and Other French-Canadian Poems by William Henry Drummond
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subtil des critiques puisse surprendre nulle part le coup de crayon
de la caricature! Dans ses inimitables contes villageois, George Sand a peint les paysans du Berry sous des dehors tres interessants. Elle nous les montre meme d'un sentiment tres affine dans leur simplicite naive et leur cordiale bonhomie. En somme, elle en fait des natures, des temperaments, quelque chose de typique, en meme temps qu' harmonieux de teinte et de forme. Mais George Sand faisait parler ses personnages dans la langue du pays, dans la langue de la chaumiere, dans leur propre dialecte, enfin. Elle n'avait, pour ainsi dire, qu' a faire penetrer le souffle de son talent sous le reseau de la phrase, pour animer celle-ci d'un reflet de lyrisme ou d'une vibration attendrie. La tache abordee par M. Drummond presentait un caractere beaucoup plus difficile. Ici, le poete avait bien, il est vrai, le milieu a saisir, place, droit en face de son objectif. Il etait assez familier avec ses acteurs pour les grouper avantageusement, en menageant les effets d'ombres et de lumiere. Il est naturellement assez artiste pour ne rien negliger de ce qui ajoute du pittoresque a la pose; surtout, il connaissait a fond le type a reproduire, ses moeurs, ses passions, ses sentiments, ses penchants, ses superstitions et ses faiblesses. Mais comment, sans tomber dans la charge ou la bouffonnerie, faire parler systematiquement a ses personnages une langue etrangere, forcement incorrecte dans la bouche de quelqu'un qui l'a apprise |
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