The Habitant and Other French-Canadian Poems by William Henry Drummond
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par oreille, sans savoir lire meme dans sa propre langue?
La tentative etait hardie; mais on sait que le succes a un faible pour les audacieux. Dans son etude des Canadiens-francais, M. Drummond a trouve le moyen d'eviter un ecueil qui aurait semble inevitable pour tout autre que pour lui. Il est reste vrai, sans tomber dans la vulgarite, et piquant sans verser dans le grotesque. Qu'il mette en scene le gros fermier fier de son bien ou de ses filles a marier, le vieux medecin de campagne ne comptant plus ses etats de service, le jeune amoureux qui reve au clair de la lune, le vieillard qui repasse en sa memoire la longue suite des jours revolus, le conteur de legendes, l'aventurier des "pays d'en haut," et meme le Canadien exile--le _Canadien errant_, comme dit la chanson populaire--qui croit toujours entendre resonner a son oreille le vague tintement des cloches de son village; que le recit soit plaisant ou pathetique, jamais la note ne sonne faux, jamais la bizarrerie ne degenere en puerilite burlesque. C'est la un tour de force comme il ne s'en fait pas souvent, et c'est avec enthousiasme que je tends la main a M. Drummond pour le feliciter de l'avoir accompli. Il a veritablement fait la oeuvre de poete et d'artiste. J'ajouterai qu'il a fait aussi oeuvre de bon citoyen. Car le jour sous lequel il presente mes compatriotes illettres ne peut manquer de valoir a ceux-ci--et partant a tout le reste de la |
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